Le barbecue n'est pas qu'une histoire de braises...
L’invention ou la maîtrise du feu s’est faite de manière progressive et sur une période très longue. Dater la découverte de la domestication du feu par l’homme n’est pas aisée, les plus anciens restes archéologiques, situés en Afrique, ont plus d’un million d’années.
Les foyers aménagés datent d’environ 400.000 ans, comme en Europe où plusieurs foyers sont aménagés dans de petites fosses où sur des dalles de galets, parfois protégées des vents par des murets.
Le briquet originel est beaucoup plus récent, il a environ 35.000 ans. Il s’agissait de modules de sulfure de fer qui, percutés sur une roche dure, produisaient des étincelles permettant d’allumer un foyer.
Avec l’invention de l’outil, la maîtrise du feu a joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’humanité, favorisant l’émergence de l’homme moderne. Cette nouvelle source d’énergie, utilisée comme mode d’éclairage artificiel mais surtout comme mode de cuisson des aliments, modifie considérablement l’alimentation de l’homme en la diversifiant et en la stérilisant. Le séchage et le fumage de la viande permettent pour leur part le stockage et une meilleure conservation de la nourriture carnée, ce qui facilitera les déplacements de l’homme vers de nouveaux horizons.
La domestication du feu par l’homme a aussi permis de nombreux progrès techniques. Ainsi la chaleur du feu permettra plus tard le développement de la poterie, de la métallurgie…
Les foyers ont aussi joué un rôle social essentiel, en tant qu’espace de convivialité et d’activités communes. Autour du feu on se rassemble pour la cuisson du repas commun, on échange et on transmet le savoir, et en premier lieu celui de la maîtrise du feu. Ce feu utilisé comme moyen d’éclairage, de chauffage et de cuisson.
L’homme utilise des pots et des plats en terre cuite pour préparer les repas depuis des milliers d’années. En Chine, a été découverte la plus ancienne poterie de la planète, vieille de 18.000 ans, ce qui prouve que la technologie de la poterie et de la céramique est présente en Chine depuis des temps très anciens. On suppose que le kamado moderne trouve ses origines dans ces marmites rondes en terre cuite, celles-ci ayant cédé la place aux matériaux céramiques.
Dans le monde entier, cette marmite s’est développée dans différentes directions. Le tandoor en Inde il y a près de 5000 ans, un pot en céramique à base d’argile et dépourvu de couvercle, était utilisé comme four pour faire cuire du pain et mijoter de la viande. Plus tardif, le mushi kamado japonais, il y a environ 3.000 ans, destiné à cuire le riz à la vapeur et utilisé lors des cérémonies, fut muni d’un couvercle il y a maintenant plus d’un siècle qui permit notamment de conserver la chaleur et de mieux contrôler le feu. Le mushi kamado original était un pot rond en terre cuite avec un couvercle en forme de dôme, que l’on trouvait surtout dans le sud du Japon. Au fil du temps, il a été équipé d’un curseur de commande et de ventilateurs pour mieux réguler la chaleur. Ils ont également commencé à brûler du charbon de bois au lieu du bois.
Le mot kamado est en fait le mot japonais pour poêle ou cuisinière, littéralement kamado signifie “endroit pour la marmite”
Au fil des années les japonais ont ajouté une grille pour faire cuire de la viande et du poisson. Ils utilisaient du bois ou du binchotan, une variété de charbon de bois produit exclusivement au Japon, il s’extrait du chêne vert ou bleu.
Dans les années 50, les G.I (militaires Américains) en poste au Japon ont découvert ce récipient en argile, ils goûtèrent alors à des plats fondants et savoureux qu’il permettait de faire, mais ce n’est que dans les années 70, plus exactement en 1974 lorsque le fondateur américain de “Big Green Egg”, Ed Fisher, décide d’importer des mishis kamados, parallèlement à l’importation de pachinkos, des flippers japonais.
Convaincu que cet appareil de cuisson en céramique en forme d’œuf va représenter un véritable progrès pour tous les amateurs de barbecue.
Le système fermé, l’usage de la céramique comme matériau de base ainsi que la forme particulière permettent de contrôler la température et de laisser circuler l’air, tout en réduisant la consommation de charbon de bois par rapport aux barbecues standards de l’époque. Et en plus, ce mode de cuisson donne une saveur incomparable aux ingrédients. Mais il lui faut encore convaincre les clients de son magasin à Atlanta en Géorgie (USA). Ed Fisher leur fait goûter des produits tout simples préparés sur le kamado, entre autres des ailes de poulet grillées. C’est un succès !
Mais la qualité des kamados asiatiques laisse à désirer et la céramique de ces exemplaires multicolores importés est fragile. Il arrive souvent que les kamados se cassent pendant le transport ou en cours d’utilisation, à cause des variations soudaines de température. Il faut donc produire une céramique plus résistante, plus durable et plus légère, mais aussi ayant de meilleures propriétés d’isolation thermique. C’est ce qui marque le début des recherches en vue d’obtenir la céramique idéale.
Dès les années 60, l’Institut de Technologie de Géorgie mène des recherches pour obtenir une céramique légère, avec pour principal objectif de disposer de types de céramiques pouvant résister à des chaleurs extrêmes et être notamment utilisées pour les activités spatiales de la NASA. En effet, pendant les vols, les dalles de protection thermique en céramique utilisées pour les navettes spatiales sont exposées à des températures extrêmement élevées. Un ami d’Ed Fisher travaille à l’institut où sont conçus ces types de céramique. Il l’aide à choisir la céramique idéale pour son kamado ainsi qu’à trouver un site de production haute technologie pour la fabriquer. C’est aussi à partir de ce moment-là que les œufs sont revêtus d’une couche d’émail résistante. Dans le courant des années 90, le Big Green Egg devient une réalité.
Ce nouveau kamado résistant et durable fait ses preuves depuis des décennies, son transport ne pose plus de problème et il peut supporter d’importantes différences de température. Sa forme et la couleur verte le rendent reconnaissable dans le monde entier et feront d’ailleurs la réputation de ce barbecue.
Un kamado est un barbecue au charbon de bois. Sa conception en céramique retient la chaleur et l’humidité, ce qui permet d’obtenir des viandes juteuses et tendres. Il dispose également de systèmes de ventilation haut et bas réglables, qui permettent de contrôler la température au degré près. La répartition homogène de la chaleur garantit que les aliments seront cuits de manière homogène et la rétention de la chaleur permet d’éviter que ceux-ci se dessèchent.
NB : Les pays de fabrication ne sont pas nombreux :
- le Mexique pour la marque “Big Green Egg”
- les États-Unis pour la marque “Primo”
- l’Europe pour la marque artisanale “B10”
- l'Indonésie pour la marque "Komodo Kamado"
- la Chine pour toutes les autres marques.